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En 2025, de nombreux pays développés continueront de baisser leurs taux d'intérêt, mais le rythme de ces réductions dépendra des conditions régionales et économiques. Aux États-Unis, la Réserve fédérale prévoit d'agir avec plus de prudence que d'autres banques centrales. La Fed prévoit seulement deux baisses de taux cette année, moins que prévu auparavant. Cette approche prudente découle de l'économie américaine relativement stable et de l'inflation persistante.
La plupart des grandes banques ont revu à la baisse leurs attentes en matière de taux d'intérêt. Les analystes en titres à revenu fixe de Bank of America sont d'accord avec la prévision de la Fed de deux baisses de taux. Wells Fargo, société mère bancaire, est légèrement plus conservatrice, prédisant seulement une baisse de taux cette année. Cependant, la banque d'investissement multinationale canadienne TD Securities prévoit quatre baisses de taux, estimant que le taux des fonds fédéraux tombera à 3,50 % d'ici la fin de l'année. Pendant ce temps, la société d'investissement américaine BlackRock pense que les rendements des bons du Trésor augmenteront d'ici la fin de l'année, car il est peu probable que la Fed réduise agressivement les taux.
Tous les analystes ne sont cependant pas convaincus que l'économie américaine peut résister aux incertitudes géopolitiques et aux conséquences imprévues des politiques proposées par le président élu Donald Trump.
Avant son investiture, Trump a menacé d'imposer des tarifs commerciaux à presque toutes les grandes économies mondiales. Ces tarifs favoriseraient la production nationale et soutiendraient le dollar américain, mais la politique a un coût et pourrait exacerber les pressions inflationnistes existantes. En bref, la présidence de Trump implique une inflation américaine plus élevée et une croissance mondiale plus faible. Cependant, si les menaces tarifaires de Trump restent de simples menaces, le taux de croissance économique mondial, compte tenu de la forte inflation américaine et des politiques migratoires, pourrait légèrement sous-performer sa tendance de 3 %.
Les experts bancaires prédisent que si le plan tarifaire de Trump se concrétise, ses effets ne commenceront à se faire sentir qu'au 3ème trimestre de 2025. En ce qui concerne la politique monétaire de la Fed et son impact sur les métaux précieux, de nombreux analystes s'attendent à ce que les attentes changeantes en matière de taux créent des obstacles à court terme et de la volatilité pour les métaux précieux. Des réductions limitées des taux par la Fed soutiendront le dollar américain, posant un autre défi important pour les métaux précieux.
Néanmoins, les analystes spécialisés dans les matières premières restent confiants que l'or dépassera les 3 000 dollars l'once d'ici la fin de l'année.
De plus, la corrélation entre l'or et les rendements du Trésor, et même le dollar américain, a disparu alors que les banques centrales continuent d'acheter de gros volumes de métaux précieux pour leurs réserves. Les tarifs de Trump et les incertitudes géopolitiques sont susceptibles d'amplifier la tendance en cours à la dédollarisation parmi les banques centrales des marchés émergents.
En conclusion, l'économie mondiale entre dans une période d'incertitude accrue, nécessitant une flexibilité de la part des banques centrales. Les risques géopolitiques pourraient poser des défis au développement mondial. Malgré les obstacles à court terme, le marché des métaux précieux continuera d'attirer les investissements, notamment dans le contexte de la dédollarisation et de l'instabilité géopolitique.